Il est à peine 8 heures lorsqu'un "pilot" de Puerto Madryn escorte le Deliziosa pour lui permettre d'approcher,
sans risque,
le quai. Cette opération est réalisée systématiquement dans tous
les ports du monde. De notre balcon, il est toujours curieux de
voir un tout petit bateau aider l'énorme paquebot à manœuvrer...
Jean de la Fontaine serait ravi de voir qu'aujourd'hui encore "on
a souvent besoin d'un plus petit que soi !".
Côté météo, la journée s'annonce plutôt
correctement puisque le ciel est bleu et la température proche des
19° en ce début de matinée.
Aujourd'hui nous avons décidé de nous rendre à
Celetas Valdés située tout au bout de la péninsule "Pennsula
Valdes". Le "prix à payer" pour cette balade : 400
km de trajet (aller et retour) dont près de la moitié sur
des pistes gravillonnées. Ce petit bout de terre en Patagonie,
peuplée par seulement 900 habitants, est en fait une immense
réserve pour des animaux protégés dont les fameux pingouins
Magellan.
Avec ses 400 km de côtes baignées par l'Océan
Atlantique, la Pennsula Valdes est rattachée au continent par un
isthme de 37 km de long et de 8 km de large. De chaque côté
s'étendent le Golf "San José" au nord (où sont pêchées
une quantité importante des coquilles St. Jacques que l'on trouve
en France lorsque qu'elles proviennent d'Argentine) et le golf
"Nuevo" au sud. Les côtes sont difficilement accessibles,
car réservées aux animaux. Seuls quelques accès d'observation ont
été aménagés.
Seuls 10% de la Patagonie sont utilisés pour
l'agriculture. 90% du territoire est recouvert par la pampa et sert
de pâturage. D'immenses fermes se partagent l'espace, nous passons
notamment devant celle appartenant à la famille propriétaire des
apéritifs "Cinzano" (117.000 hectares) qui
possède sa propre piste d'atterrissage. Nous ne verrons pas "La
Peninsula" la ferme de Florent Pagny qui modestement ne s'étend que
sur 17.500 hectares... celle-ci se trouve à Comarones à quelques
300 km plus au sud.
Au cours de notre voyage, nous avons eu la
chance de voir un grand nombre des espèces de la faune vivant
sur le plateau de Patagonie. C'est ainsi que nous avons
photographié, entre autres et "à souhait" des Guanacos, ces cousins des
lamas qui a priori ont peu de prédateurs ici. En effet, il sont
capables de cracher à plus de 3 mètres dans les yeux de leurs
éventuels assaillants une substance visqueuse, verte et malodorante...
Ces animaux sont parfois tondus, leur laine se commercialisant aux
environ de 100$ le kilogramme, ce qui, bien entendu, suscite la
convoitise de certains contrebandiers !
Après un arrêt sur une plateforme d'observation
(dotée d'un petit musée) sur la végétation désertique de
cette région de Patagonie, nous arrivons à Celetas Valdés. Nous découvrons dans
un immense espace qui va jusqu'à l'océan, nombre de pingouins
Magellan qui se prélassent au soleil : spectacle réjouissant. Après
avoir, comme nos compagnons de voyage, numérisé des dizaines de
fois ces petites bêtes à plumes que nous découvrons pour la
première fois dans leur milieu naturel, nous reprenons notre route
pour une autre découverte...
C'est à Puerto Pirámides que nous faisons une
nouvelle halte pour voir des lions de mer qui partagent le rivage
avec des otaries et autres phoques... Après de multiples nouvelles
photos, nous reprenons la piste pour un retour vers Puerto Madryn.
A l'entrée du port, ("plan vigie pirate" permanent en
Argentine depuis les attentats de New York du 11 Septembre) la
police nous contrôle individuellement et des chiens reniflent à
l'intérieur de tous les véhicules... Cette petite formalité vite
accomplie, nous regagnons notre hôtel flottant pour prendre le
large pendant 2 jours avant d'arriver mercredi dans la ville
habitée la plus australe du Monde : Ushuaia.