Nous avons quitté provisoirement l'Océan Atlantique et navigué toute la nuit dernière dans le Rio de
la Plata, qui avec ses 3.140.000 km² est le second bassin
hydraulique de l'Amérique Latine par la taille. 57 millions de m3
de détritus et de limons se déversent annuellement dans l'estuaire
qu'il est indispensable de draguer en permanence pour lui permettre
de demeurer navigable.
Hier soir nous avons, une nouvelle fois, bougé
les aiguilles de nos montres pour les reculer d'une heure et
accuser ainsi de nouveau un retard de 4 heures sur la France.
C'est sous des trombes d'eau que nous sommes
entrés en tout début de matinée dans le port de Buenos Aires (la
ville des Portenios) en Argentine. Finalement l'orage
uruguayen, que nous avions fuit hier soir, nous a rattrapés...
Depuis l'escale de Salvador Bahia, les prévisions météo locales
étaient pessimistes et annonçaient chaque jour une forte
dégradation... les prévisionnistes du temps ont fini par avoir
raison ! Toutefois vers 9 heures la pluie a baissé
d'intensité et nous avions (encore) 23° au thermomètre de notre balcon,
sachant que dans les ports les températures sont souvent plus
basses que celles que nous relevons en ville.
Il a finalement plu presque en continu jusqu'à
14 heures. C'est à ce moment que nous avons décidé d'aller faire un
tour dans le centre de Buenos Aires, dans l'espoir de monter dans
l'un de ces bus panoramiques qui nous permettent d'avoir une bonne
vue globale d'une ville. A la sortie du bateau, nous faisons
quelques kilomètres dans un car spécialement affrété, car ici aussi
il y a interdiction de marcher dans ce gigantesque port. Déception au terminal
à la sortie de la zone portuaire, pas de city bus aujourd'hui en raison de la
météo... Il nous faut alors prendre l'un des 4.000 taxis noirs et
jaunes qui circulent dans cette capitale. Pas de "taximètre", c'est
donc un court échange en espagnol qui nous permet de nous mettre
d'accord, avec le chauffeur, sur le prix de la course. En un petit
quart d'heure nous arrivons en plein centre-ville dans la longue
avenue Florida.
Il ne pleut plus depuis 14 heures et il ne
pleuvra plus de la journée, au contraire le ciel se dégagera en
soirée pour finalement devenir partiellement bleu. il y a
énormément de monde dans les rues. Nous marchons au hasard et
passons devant quelques beaux bâtiments et parcs verdoyants et
surtout entrons dans de très nombreuses boutiques souvent
regroupées dans des grandes galeries, ce qui n'est pas pour
déplaire à certaines...
En fin d'après-midi nous retournons au bateau
pour prendre une douche (appréciée) avant de repartir pour "l'Esquina
Carlos Gardel" où nous avons réservé une table au "dîner spectacle"...
de tango bien sûr. C'est dans le quartier où a vécu le très célèbre
chanteur de tango argentin (né à Toulouse, il est parfois appelé
ici le Caruso du Tango) Carlos Gardel qu'est située la salle de
spectacle. Après un dîner plutôt très correct (une belle pièce de
bœuf d'Argentine bien sûr) 2 heures de spectacle s'enchaînent. Le
niveau est très professionnel et la salle entière est ravie à en
juger par l'intensité des applaudissements. Une petite demie heure pour
le voyage retour nous permet de voir Buenos Aires "by night".