Et de 6 ! nous avons encore une fois retardé
nos montres cette nuit pour nous caler sur l'heure de l'île de
Pâques.
Aujourd'hui donc, nous entamons une quatrième et dernière
journée de navigation, depuis Valparaiso, avant de fouler demain
matin le sol de l'Île de Pâques... nous sommes revenus dans le "timing"
prévu, nous avons rattrapé désormais nos 17 heures de retard...
Nous avons eu des nouvelles de notre guide qui
nous a confirmé qu'il serait bien là à notre arrivée. Toutefois,
il devra s'organiser pour nous accueillir car, en toute logique,
le paquebot doit approcher l'île au large du petit port de Hanga
Piko situé au sud, mais si les conditions météorologiques ne sont
pas favorables il sera contraint de contourner l'île pour pouvoir
descendre les chaloupes à la mer face à Anakena Beach au nord,
dans une baie abritée des vents et des courants.
Juste pour savoir...
Au IXème siècle (date probable de
l'arrivée des premiers colonisateurs polynésiens) l'île de Pâques était
recouverte d'une immense forêt de palmiers et très peu peuplée. Ce n'est qu'aux
environs des années 1200 que la population s'est fortement accrue et que la
construction des Moais (les fameuses statues qui font aujourd'hui la renommée
mondiale des lieux) a débuté. Il semblerait que c'est à cette époque qu'une
gigantesque déforestation a été entreprise jusqu'autour de l'an 1400 où on
recensait pas moins de 20.000 habitants sur l'île. La réduction des ressources
forestières aurait alors provoqué une immense guerre civile qui fut extrêmement
meurtrière, et réduit à seulement quelques centaines le nombre de survivants.
Jakob Roggeveen (le premier occidental à avoir posé le pied sur l'île)
a d'ailleurs consigné dans ses carnets
de bords qu'il n'y avait quasiment pas d'arbres ni de faune à son arrivée, les
espèces animales endémiques n'auraient pas survécu à l'absence de graines de
palmier qui étaient probablement la base de leur alimentation... encore un
exemple qui peut nous faire penser que l'on n'a peut-être pas attendu le XXème
siècle pour mettre en péril les équilibres naturels de la planète...