Après une bonne nuit, nos contrariétés d'hier
sont désormais dernière nous et nous avons envie de bien profiter
de notre journée que nous avons projeté de passer dans la réserve
"d'Hluhluwe-Umfolozi" (nous nous réjouissons à vous imaginer
prononcer ce mot à haute voix... bien que nous l'ayons entendu à
plusieurs reprises dans la bouche de notre guide sud-africain nous
n'arrivons toujours pas à le dire correctement de la première fois
!).
Heureusement que nous avions fait cette
réservation par Internet au mois de Septembre 2014, car les moyens
logistiques sont toujours aussi rares qu'hier dans le port...
Dès notre sortie du paquebot et le passage des 2
postes de contrôles qui canalisent l'accès à la zone portuaire,
nous prenons la RN2 que nous suivrons sur environ 140 kilomètres
avant d'atteindre "Memorial Gate", l'entrée de la réserve.
Pendant notre trajet nous traversons de
nombreuses plantations d'eucalyptus, qui semblent aujourd'hui poser
beaucoup de problèmes à l'Afrique du Sud. En effet ces arbres,
principalement utilisés pour la fabrication de pâtes à papier, sont
très gourmands en eau et ont progressivement asséché les nappes
phréatiques... Il semblerait que le gouvernement réfléchit
actuellement sur une nouvelle orientation de cette politique de
plantation à grande échelle. Nous apercevons également de nombreux
villages "Zoulous", mais de moins en moins authentiques... les cases
bâties autrefois avec des branches et des feuilles assemblées grâce
à de la terre et à des bouses de vaches, se raréfient pour être
progressivement remplacées par des constructions en briques dotées
de toits en tôles.
Toutefois, dans les villages "Zoulous" les
coutumes ancestrales perdurent... Un Chef dirige la tribu et est
systématiquement consulté par les hommes politiques du pays pour toutes les
décisions ayant une incidence directe sur la vie du village. Le
Chef du village proche de la réserve où nous arrivons au terme de
notre virée aurait, nous confie Frantz notre accompagnateur, 9
femmes et 23 enfants... A priori, on "achète" toujours les
femmes... et le tarif est unique et sans appel : 11 vaches... mais les jeunes
générations font évoluer le système et il a été mis une valeur
monétaire sur la transaction et c'est souvent un montant proche de 10.000 €
qu'il faut payer en espèces "sonnantes et trébuchantes" pour
arracher l'élue de son cœur à sa famille... la dite élue qui semble-t-il s'occidentalise également et n'hésite plus à quitter son mari
si celui-ci ne lui convient plus...
Nous voici donc à bord de notre 4X4 pour aller à
la rencontre des animaux vivant en liberté dans la réserve "d'Hluhluwe-Umfolozi".
Car il s'agit bien d'une réserve et non d'un zoo... Ici, les
animaux ne sont pas nourris, ils chassent, les hommes tentent
simplement de repeupler certaines espèces en voie de disparition et
de contribuer au mieux au maintien d'un juste équilibre naturel.
Plus de mille rhinocéros sont annuellement attaqués par les
braconniers qui convoitent leurs cornes. Lorsque l'animal n'a pas
été tué lors de l'agression on lui pose une prothèse pour lui
donner une chance de survie... Pourtant la répression est forte
face aux actes de braconnage, lourdes peines de prison et fortes
amendes... mais cela ne décourage guère ceux qui en font leur moyen
de vivre (ou de survivre)...
La réserve "d'Hluhluwe-Umfolozi" est
aussi la plus ancienne réserve en Afrique, elle est notamment
réputée pour sa population de rhinocéros blancs du Sud, la plus
importante au monde à ce jour. Ses 96.000 hectares de collines couvertes de savane classique
se situent immédiatement à l'ouest du "Parc d'Isimangaliso", superbe
zone naturelle protégée et un épicentre mondial de biodiversité. On
y trouve des crocodiles du Nil, des hippopotames, des rhinocéros
blancs, des rhinocéros noirs, des léopards, des lions, des
guépards, des hyènes, des lycaons, des éléphants, des buffles, des
gnous bleus, des chacals, des girafes, des zèbres, des élans, des
impalas, des phacochères, des babouins... Plus de 300 espèces
d'oiseaux y ont été également enregistrées. Bien entendu nous ne
verrons que certains de ces animaux, mais ce sera à chaque fois un
grand moment, bien différent de celui que l'on vit lorsqu'on les
aperçoit derrière les clôtures des zoos...
Nous nous sommes retrouvés une petite centaine
de "chasseurs d'images" autour d'un barbecue pour le déjeuner avant
de reprendre notre quête animalière...
Puis en soirée, il est temps de prendre le
chemin du retour pour retrouver Richards Bay, sa rue et son port...
Après une nuit de navigation nous accosterons
demain matin à Durban, agglomération importante d'Afrique du Sud où
une découverte cette fois urbaine et touristique nous attend...